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atrio
3 décembre 2005

zéro heure

La poésie du jeudi 22 avril 2004


La poésie ; un état autre de la langue.

Une trace alternée de faits et de défaits,

Un orbe rauque reliant l’île à son continent,

Une offre que le bien-aimé ne peut que prendre

Entre chien et loup

A mesure que le licol se détend

Et que passée la tête le reste suit.


Il est des passages étroits où le corps d’une femme souple

Enamoure l’homme de candeur

Dans la gelée de groseilles

D’une tour distinguée entre nuées et hautes futaies.


Je m’appelle Isambart

Et ne nuis qu’aux reflets de la lune

Captés par l’étang aux gestes mineurs ;

De ceux que le vent courbe près de la berge

En une salutation à la mesure du soleil.


N’allez pas à la curée.

Remettez à demain ce que les habitudes ne font qu’étreindre à petit feu.

Remplissez les greniers de l’ombre des malles détruites

Fleurant bon le feu d’artifice des souvenirs envolés.

N’admettez que la poudre des étoiles sur le rebord de la fenêtre.

N’allez pas à la curée.


Souriez ;

Mais plus avant dans la soirée.

Souriez à la poésie crissante des papillotes que l’on dévêt.

Des vêtements que l’on froisse et éparpille dans le noir haleté.

Ne manquez pas l’ultime,

Le sacrificiel élan de la mise en fenêtre du jour qui se lève

Et marquez de rosée

Le pied nu hésitant

Pour d’air frais inhalé

Remettre à jour le goût pointu.

 

 

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Pommeloss des nuages d’il y a 10 ans et repris le 4 mai 2004

 

Pommeloss des nuages

Paroles d’horaires de trains conciliés

Tôle ondulée tap tap des bogies bogies


Une fumée que pousse le vent

Les peupliers immobiles aux bords des pièces d’eau


    « Un bar corail est à votre disposition au milieu du train »


Une grue

 le godet en l’air

Le vert sombre du début d’automne

Un lapin s’éloigne à la lisière des maïs

Les chaumes écrasés se rebellent

    poils luisants

        dans le même sens

Souvenir du glouton mécanique

Des chevreuils

Un corbeau d’un vol régulier passe

    et signe la grande pièce de terre fraîchement retournée

Une tourterelle au dessus des tournesols calamiteux

     attendant la coupe terminale

   
La nature tend le cou
Forte et ligneuse
Et fait le beau 
sous le joug tendre de la lumière d’automne

 des pins
        des bouleaux

             de la bruyère

Le sol est tâché de flaques d’eau

Un large chemin herbeux s’enfonce

 en son tunnel de verdure

         dans une forêt frêle


Le blanc des yeux

Le blanc du tronc du bouleau

Fermer les yeux

Laisser le sommeil gagner par la gorge

Bailler.

 

 

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Bain loyal


Bain loyal

Ben alors

Faut s’la mettre

Entre cornemuse et corps de muse

Si je ne m’abuse

Docteur en turpitudes

au turluru des chapeaux pointus


Masque de mise

L’eau clapissante

Se range des voitures

En l’amoureux siphon

Gruchissant d’aise

A l’appel de l’au-delà


Mets ton viatique

Et me viens

Callune aux crissetis criquets

Que le feu embrase

brousse sèche déboutonnée en ses entrailles

à l’appel tenaille


L’odeur des insectes grillés

Rend l’ardeur maladive

Au silence que le plomb ciselé

Ordonne à l’encan

manière de contourner l’obstacle

en un rien de temps


(5 11 05)

 

 

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De cette main aux doigts effilés


 

De cette main aux doigts effilés

Si prompte à saisir le bouton de nacre

Hors l’échancrure tissée


De cette hanche blanche

Recluse et bombée

Entre calicot et culotte


De ce regard droit

Reflet du monde pensé

Entre nuit et brouillard


J’adore


Ce port qui laisse filer

Entre nuées et marées

Les navires aux flancs perclus de rouille


Ces sourires fossiles

Aux gaines de résille aiguisés

Par les grappes coupées


Le hennir du cheval

Replie le verbe sur l’herbe désenchantée

Place au marasme


(05 11 05)

 

 

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Marraine de Toussaint


Marraine de Toussaint

Marraine de tous les saints

Des seins de ma reine

Aux chutes de reins

Ne servent à compter 

Les crânes dénoyautés

Que le vent fait chuindre


Rein de rien

Non, je ne regrette rien

Ni le mal qu’on m’a fait

Ni le bien

Tout ça m’est bien égal

A l’égal du dégel

Faisant éclore les bulles

Hors du baiser matutinal


Tout saint à son mot à dire

Sans maudire

Rien que le mot

Mais le bon mot

Celui qui fait le gros dos

Le mot de « mère »

Le mot « tricité »

Le mot « dû »

Le mot « duplicité »

Le mot que l’on cite

Sans triche ni remord

Lorsque convocation reçue

L’on s’enquiert du temps qu’il fait


Je hume la peau douceâtre de mon bébé

Et défais le linge qui sèche


Paraît qu’il va pleuvoir


(novembre 2005)

 

 

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